La Nécropole dolménique des Granges

Vendredi 28 décembre 2018

Qui connaît essentiellement la commune de Berrias-et-Casteljau pour ses rivières, ses plages, ses falaises, ses sentiers, ses bois, sa flore méditerranéenne, bref ses multiples attraits actuels ignore souvent qu’il y a plus de 5000 ans, une population a déjà laissé son empreinte sur nos terres.

Hé oui, si l’on en croit l’atlas archéologique du Parc National des Cévennes une centaine de sites archéologiques ont été identifiés sur le territoire communal de Berrias-et-Casteljau, dont près de 50 dolmens ! Une bonne partie d’entre eux forment la nécropole des Granges en bordure du bois de Païolive.
Invasion bretonne en terre occitane ? Certes non ! Il faut d’ailleurs préciser que les dolmens de chez nous datent, pour les plus anciens, de 3500 ans avant notre ère, alors que leurs collègues armoricains sont leurs aînés de 1500 ans. Il faut aussi savoir que la plus forte concentration dolménique en France se trouve, dans l’ordre en Aveyron, dans le Lot et… en Ardèche, bien loin devant l’Hérault et le Morbihan. A chacun ses privilèges : le nombre ou l’ancienneté !

Revenons en Ardèche : la présence des Dolmens se situe dans un triangle dont le sommet nord est Aubenas, la base ouest, Les Vans et la base est, Bourg St Andéol. On estime leur nombre à plus de 800 dans ce petit secteur. Et il semble bien que la commune de Labeaume détienne le record de France…
Mais au fait qu’est-ce qu’un dolmen ? Tout simplement une tombe collective. La plupart ont servi et resservi au fil des siècles. A tel point que, dans l’un des dolmens de la nécropole des Granges, on a pu, grâce au décompte des quenottes retrouvées intactes, recenser 129 individus… Comme le montre l’orientation des dolmens, nos ancêtres aimaient se faire enterrer face au soleil levant.

Le dolmen, assemblage fragile de grandes plaques de calcaire était protégé par un amas de pierres, ou tumulus, qui le recouvrait en partie et était bien souvent organisé de manière à mettre la sépulture en valeur.

Souvent, la fragile dalle de couverture a disparu au fil des temps…
Quant à ceux qui seraient tentés de fouiller sauvagement nos dolmens, qu’ils sachent que tous l’ont été, la plupart heureusement par des équipes scientifiques qui ont déposé leurs découvertes au musée de la préhistoire d’Orgnac. Et si la tentation les taraudait toutefois, qu’ils sachent qu’ils ne feraient que dégrader un patrimoine commun inestimable pour un bénéfice personnel nul.

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