L’hiver, morte saison ?

Vendredi 21 décembre 2018

Certes, l’hiver ne brille pas, même dans nos climats, par l’abondance des plantes à fleurs. Il en est une toutefois qui n’aime que la froidure. Sa voisine cultivée s’appelle d’ailleurs la Rose de Noël : c’est l’Hellébore. Mais n’y mettez pas votre nez : son parfum vous convaincra que son qualificatif de « fétide » n’est pas usurpé !

Très tôt la violette vient lui tenir compagnie, si abondante et précoce certaines années, si discrète d’autres. Certains chercheurs de truffes ne l’apprécient guère : on dit en effet que là où s’implante la violette, la truffe disparaît…

Un peu plus tard, en de rares endroits on peut trouver un proche parent sauvage du safran : le crocus versicolor. Sa famille ? Celle de l’iris.

La gagée lui succède de peu. Discrète parente du lis, comme beaucoup de plantes des mauvais jours, elle préfère rester près de terre.

C’est aussi le cas des premiers géraniums sauvages, dont les fleurs pourpres s’ouvrent à ras de sol dès les premiers beaux jours de février.

Bientôt les ficaires annonceront aux chemins forestiers que la fin des frimas est proche.

Même message pour les cymbalaires, ou « ruines de Rome », qui tapissent nos murailles.

Mais pourquoi ne pas profiter des derniers soleils d’hiver pour rendre visite aux fougères qui se nichent dans les plus petits interstices des roches de chez nous :

Les capillaires

Le cétérach doré

Le polypode ou réglisse des bois

La rue des murailles

C’est aussi l’occasion de modifier notre regard sur les lichens. Simples « cochonneries » qui pendouillent sur l’écorce des arbres ou qui patinent les roches ? Rendons-leur justice. Le lichen est une bête curieuse : ce n’est pas une plante au sens général du terme, mais une étonnante association entre une algue et un champignon.

Si son intérêt alimentaire est plutôt à réserver au menu des rennes, l’homme en revanche connaît depuis longtemps l’usage que l’on peut faire de certaines espèces en matière de parfumerie de médecine ou de teinture.

Mais, si tout cela ressemble fort à de l’histoire ancienne, il est un domaine très actuel dans lequel il faut rendre hommage aux lichens : très sensibles à la pollution de l’air, certains grands ensembles urbains se servent de leur observation comme signal d’alarme. Regardons donc d’un autre œil ces guirlandes pendues aux chênes de nos bois : elles nous disent que tout va bien dans l’atmosphère locale…

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